Dans cette période compliquée de confinement, la question de la place des jeux vidéo dans le quotidien des enfants et adolescents peut être centrale pour les parents. Il y a évidemment la peur que les jeux vidéo deviennent omniprésents, envahissants, et addictifs.
Le jeu vidéo est pourtant une aide précieuse dans cette période compliquée, tant pour les enfants eux-mêmes que pour conserver un lien de communication avec votre enfant, à condition de l’encadrer par quelques mesures.
Quels bienfaits apportent les jeux vidéo ?
Bien que souvent décriés, les jeux vidéo ont pourtant de nombreux bienfaits à ne pas oublier. Ils exercent les fonctions cognitives telles que la concentration, la mémoire, la capacité à se repérer dans l’espace et à être multitâches.
Et pendant cette période de confinement tout particulièrement ?
En période de confinement, ils deviennent aussi des atouts pour permettre à l’enfant/adolescent de prendre du recul et de s’échapper de la réalité très anxiogène du moment. Au même titre que des films, des livres pour vous, le jeu vidéo va lui permettre de s’évader, tout en se rassurant : nous vivons une période que nous ne contrôlons pas, et le jeu vidéo va lui donner une prise.
Les jeux vidéo ont aussi une vertu de socialisation à un moment où nous sommes tous reclus chez nous, que ce soit par un jeu en ligne pour maintenir le lien avec ses amis, ou partagé en famille ! Partager un jeu vidéo, c’est partager un moment de complicité, de rire et même de collaboration.
L’OMS a même recommandé leur utilisation dans cette période, en collaborant avec certaines sociétés de jeu à la fois pour proposer du contenu spécial et relayer les messages de distanciation et de gestes barrières ( #PlayApartTogether, « Jouez ensemble, mais à distance »).
Quel encadrement établir?
Comme n’importe quelle activité de la journée, les jeux vidéo doivent être régulés et ne pas être accessibles toute la journée. Le nombre d’heures et la fréquence hebdomadaire doit être évaluée par chaque parent suivant l’intérêt de l’enfant pour les jeux vidéos, tout en restant si possible limitée à deux heures quotidiennes pour les moins de onze ans et trois heures pour les adolescents.
L’encadrement temporel est souvent difficile à accepter pour les enfants ou adolescents, mais il est plus facile s’il est précis et s’il lui garantit son droit de jouer. Inscrire un planning concret de jeu dans la semaine, avec des horaires précis, va garantir à l’enfant son autonomie et sa gestion du jeu dans les règles établies. Il est possible d’ajouter des heures de jeu « bonus » suivant l’implication de l’enfant dans les tâches quotidiennes, l’avancement de ses devoirs, ce qui peut être un bon moyen de booster la motivation à travailler !
Mieux comprendre son enfant ou son adolescent
Le jeu vidéo peut aussi être un moyen d’engager l’enfant à partager ses goûts et ses intérêts, et d’améliorer la communication parent/enfant. Quel jeu aime-t-il, en quoi consiste-t-il, qu’est-ce qui lui plait particulièrement ? Peu importe que l’enfant soit enclin ou non à répondre (il peut aussi vouloir garder cet espace comme une bulle privée), les questions démontreront l’intérêt du parent. Et si le parent s’intéresse autant aux passions qu’aux études, alors le sentiment de pression concernant les études peut diminuer.
Quelles alternatives proposer ?
Pour certains adolescents, l’encadrement temporel peut être d’autant plus difficile que les possibles activités semblent tout à coup plus réduites.
Il est important de trouver des occupations alternatives qui soient aussi synonyme de plaisir. C’est le moment de le questionner sur ce qui lui plait, sur ce qu’il aimerait essayer, que ce soit seul ou en famille. La proposition d’activités avec un impact sur les autres peut aussi être intéressante, comme la création d’une playlist pour la famille si la musique représente un intérêt pour l’enfant, l’apprentissage de logiciels de création, ou d’architecture, ou encore de vidéos. Le dessin, l’écriture d’un journal, de petites histoires, la compilation de phrases inspirantes… tout ce qui peut permettre de s’évader et de se concentrer sur du positif doit être envisagé !
Ce temps à rester chez soi doit laisser la part aux jeux vidéo en les considérant comme un vrai bienfait pour l’enfant. Mais il reste un bienfait à mesurer, comme chaque chose de la vie, afin de parvenir au meilleur équilibre possible !
Le confinement doit être présenté et vécu comme une parenthèse permettant d’essayer de nouvelles choses qui nous faisaient envie sans qu’on trouve le temps pour.